On peut être en proie à la procrastination et avoir déjà établi la setlist de ses propres funérailles. En ce qui concerne Ohayo, la tête d’affiche est toute choisie : Prince Of Assyria, un adepte d’americana né à Bagdad.
L’ironie du sort, vous dites ?
Musicienne solitaire alimentée au partage, citadine pur jus abritée dans les prés du Lot, elle est sélectionnée par les InrocksLab avant de partir chanter dans les refuges des Alpes. Ohayo façonne des chansons-cubes qui peinent à rentrer dans les cases d’un genre souvent trop rond : à l’instar de la Folk, Ohayo a la bougeotte fragile, traverse les états et les douanes sentimentales. « It’s a nice day, ‘cause you know just what you want », complimente et reproche-t-elle dans la même phrase.
Nul besoin d’être agrégé en géographie pour comprendre qu’avec un nom pareil, Ohayo nous reçoit au beau milieu de la chapelle de Mgr Dylan. Ne négligeons toutefois pas le don d’ubiquité de la Folk, cette douce maladie qui consiste à chanter des chansons avec une guitare et ce quelle que soit la latitude géographique. Lorsqu’il s’agira donc d’enterrer Ohayo, le plus tard possible évidemment, libre à vous de venir avec des disques de Mercedes Sosa, Leonard Cohen et Elliot Smith dans le même sac.